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lundi 18 mai 2009

Le sumo dans tous ses états – Expats au Japon depuis 596 jours

Le sumo dans tous ses états

A l'entraînementOn attaque aujourd’hui la deuxième semaine décisive du troisième tournoi de sumo de l’année à Tokyo. Pas d’éliminations comme à Roland-Garros, mais les vaincus roulent sur la poussière du « dohyô » comme les champions en raquette sur la terre rouge de la Porte d’Auteuil. On peut suivre les scores sur le très complet site français du sumo sumofr.net, et regarder les champions s’affronter tous les jours de la quinzaine de 16 à 18 heures, heure du Japon, sur la NHK.

Avant cela, Delphine a eu la chance d’assister en mars à un entraînement quotidien d’une « heya », beaucoup mieux traduit par « confrérie » dans le bouquin ci-dessous que par l’anglais stable (écurie). Les champions et aspirants mêlent leurs corps et leurs sueurs dans des exercices d’assouplissement, d’affrontement, de concentration. Extrêmement contraignant, cet entraînement commence à l’aube pour les novices et aspirants, un peu plus tard pour les plus forts.

Des rumeurs de brimades parfois très violentes alimentent la chronique et détériorent l’image du sumo au Japon comme le sport le plus noble, né de rites religieux ou funéraires du début de notre ère. Le site « Aujourd’hui le Japon » cite l’interview d’un des deux plus grands lutteurs du Japon : « "Certaines séances de tabassage pouvaient durer jusqu'à 45 minutes, a-t-il assuré lors d'une conférence de presse. Les vingt premières minutes sont incroyablement douloureuses, mais après (...), même si vous continuez à être frappé, vous sentez moins la douleur", a-t-il raconté, choisissant ses mots avec précaution. "Bien sûr, je pleurais. Et quand mon aîné me disait ‘C'est pour ton bien’, je pleurais encore plus", a confié Hakuho ("le grand oiseau blanc"), l'un des deux yokozuna ("champion suprême") actuellement en activité au Japon, le grade le plus élevé de la stricte hiérarchie du sumo. »

Pour une plongée encore plus profonde et intime, il faut absolument lire l’excellente autobiographie de l’ancien lutteur Kazuhiro Kirishima, « Mémoires d’un lutteur de sumô », disponible dans la traduction de Liliane Fujimori chez Picquier Poche. Au-delà des entraînements harassants et des tournois à répétition, on retient l’incroyable combat permanent de cet homme musculeux mais « à l’estomac trop petit » pour… grossir. Un gavage scientifiquement organisé par celle qui deviendra sa femme est le seul moyen pour lui faire passer la barre des cent-dix kilos, ce qui lui permettra de passer dans la catégorie des ôzeki (« grand champion »). Sa technique fait merveille lorsqu’il ne se fait pas projeter comme une plume par les montagnes de deux cents kilos et plus (il n’y a pas de catégories de poids au sumo) ; ses combats dans les années 1990 contre le monstre hawaïen de 260 kilos Konishiki restent paraît-il dans la mémoire collective des Japonais. Il y a un an, nous avions eu la chance de rencontrer cet ancien maître du sumo habile et agile dans le restaurant que sa famille a ouvert près de la confrérie qu’il dirige désormais : son poids redevenu presque normal, il émanait de lui une noblesse et une sagesse qui forçaient l’admiration.

Enfin, pour voir les beaux bébés s’ébattre devant nous de manière beaucoup plus relaxe et nonchalante, il ne faut surtout pas rater la démonstration annuelle dans le sanctuaire Yasukuni au moment du « hanami », la floraison des cerisiers. Cette année, c’était magique : cette exhibition bon enfant en plein air s’est déroulée le premier vrai jour de chaleur de l’année, avec une jolie brise qui faisait voleter une pluie de pétales de fleurs de cerisier comme autant de flocons d’un rose laiteux. Les colosses se laissaient nonchalamment peigner le chignon par leurs coiffeurs attitrés, retiraient une boisson au distributeur, se laissaient photographier en souriant, avant de combattre pour le plaisir des classes d’écoliers et des femmes d’expat regroupés autour du cercle magique du dohyô.

Allez, bonne chance à Asashoryu et Hakuho, les deux mongols, à Kotooshu, mon chouchou bulgare, et aux autres ! Que le meilleur gagne, sans rumeurs de matches truqués, pour que le sumo reste un des plus beaux symboles du Japon.

Libellés : Livres et films sur le Japon, Sumo, Tokyo

posté par Philippe Poggianti à 15:23

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