Bonjour Naadam, au revoir Naadam, et autres à-peu-près mongols – Expats au Japon depuis 329 jours
Bonjour Naadam, au revoir Naadam, et autres à-peu-près mongols
Point d’orgue de nos deux semaines en Mongolie, le dimanche 10 août : le festival traditionnel mongol du Naadam. Enorme événement national avec trois jours de congés à la clé, et grosse attraction touristique lorsqu’il se déroule à Oulan-Bator à la mi-juillet, nous avons beaucoup de chance d’assister à un de ses petits frères campagnards dans une capitale de province, Mongon-Morit, genre cité minière de vingt mille âmes ressemblant à une ville du Far West au temps de la ruée vers l’or.
Le festival aligne trois sports traditionnels immuables : courses de chevaux, où enfants et ados sont les jockeys de longues courses de vingt kilomètres ; tir à l’arc, seule activité où les femmes peuvent participer ; enfin, lutte mongole, où de beaux bébés de cent kilos et plus s‘affrontent en caraco sous l’œil de leurs coaches en chapeaux à pointe.
Atmosphère de kermesse, stands de raviolis mongols où on se bat pour une chaise, personnes âgées aux visages burinés ayant revêtis leurs plus beaux habits, ados en mini-jupes pour le fossé intergénérationnel, pères accompagnant leur champion de fils à cheval afin que le véto vérifie la denture du canasson pour la course reine des plus de six ans (la poussière et la sueur des vainqueurs portent bonheur, ça tombe bien, ils nous recouvrent d’un nuage de poussière à l’arrivée).
Peu de spectateurs au tir à l’arc, malgré une jolie chanson et battements de mains ad hoc de la famille près des boîtes de conserve renversées par l’archer, pour lui indiquer comment modifier sa prochaine trajectoire pour toucher les boîtes rouges du milieu.
Et tout le monde se retrouve près de l’arène aux lutteurs, les rois de la fête, dont sont issus les meilleurs qui deviendront peut-être stars du sumo au Japon. Le caraco brodé dégage la poitrine musculeuse (paraît-il pour éviter que des femmes lutteuses s’immiscent parmi ces messieurs). Plusieurs combats se déroulent simultanément sur une large pelouse, ils peuvent durer assez longtemps en comparaison avec le sumo. Puis le vainqueur effectue la fameuse danse de l’aigle, en mimant une course au ralenti pleine d’arrogance et d’emphase, en déployant ses bras comme les aigles des steppes que l’on a souvent observés durant ces vacances. La chaleur est accablante, on n’attend pas la finale pour retourner à l’ombre. A en juger par les cavaliers lancés sur l’asphalte de la petite ville, certains n’ont pas attendu non plus la fin des épreuves pour déboucher une bouteille de vodka ou deux !
Voilà pour la Mongolie ! C’est un peu court, on aurait pu dire bien d’autres choses en somme. Les longs trajets et les repos sous la ‘ger’ (prononcer ‘guerrre’) étaient propices aux références populaires et aux à-peu-près. Par exemple, tenez :
- Classique : « Dans les steppes de l’Asie Centrale »
- Epique : « Les cavaliers de l’orage »
- Horrifique : « L’invasion des fourmis volantes »
- Cellulaire : « Zone hors couverture / Out of Coverage area »
- Belliqueux : « A la ger comme à la ger »
- Champêtre : « La petite yourte dans la prairie », cf. post précédent
- San-antonionesque : « Du yaourt sous la yourte »
- En Cinémascope : « Le yack meuglera trois fois »
- Cabane Magique (pour Joshua) : « Tom et Léa au pays des cinq museaux »
Et comme nos lecteurs ont plus d’esprit que le vicomte de Valvert, nous permettrons à ce que d’autres nous en servent en commentaire de cet article.
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