Miyajima, mon amour – Expats au Japon depuis 575 jours
Miyajima, mon amour
Début de notre semaine de vacances de printemps au Japon : les azalées et les glycines sont encore en fleur, le temps est frais mais se fixe au beau, la « golden week » des Japonais ne commence que dans quelques jours, bref il faut en profiter !
Destination la côte sud de l’île principale de Honshu et la côte nord de sa petite voisine Shikoku.
Départ d’Hiroshima, où nous nous rejoignons, moi depuis Taipei où j’étais pour le boulot, Delphine et les enfants depuis Tokyo où les vacances de Pâques viennent de commencer.
Le musée consacré à la bombe atomique est assez éprouvant pour les plus jeunes, mais c’est un passage obligé et édifiant du même calibre que celui de Nagasaki ou que le manga « Gen d’Hiroshima ». Le dôme du seul édifice resté debout sous la bombe déploie son squelette de ferraille comme un défi aux générations futures : « plus jamais ça » ! Pour le reste, Hiroshima est une grande ville japonaise de plus d’un million d’habitants sans grand intérêt, exceptés les délicieux okonomiyaki à la sauce d’Hiroshima brune et sucrée : ne pas manquer le bâtiment Okonomi-mura qui regroupe plein de petits établissements familiaux servant exclusivement cette crêpe roborative sur plusieurs étages.
Puis nos pas nous mènent au ferry qui relie à la côte l’île de Miyajima. Et là, c’est l’enchantement ! Un petit coin de paradis sans voitures ou presque, juste quelques hôtels et minshuku (auberges) comme celle, charmante, où nous logeons : la « guest house Kikugawa ». Tout le monde vient pour admirer le sanctuaire shintô Itsukushima et son torii flottant. Nous le découvrons d’abord à marée basse, lorsque la base de ses six piliers orange s’enfonce dans le sable et que les Japonais en profitent pour ramasser des coques avec leurs petits râteaux. Nous y revenons après dîner, lorsque les touristes de la journée s’en sont allés, et que la marée est montée. Le spectacle est prenant : une douce lumière éclaire le large torii et le sanctuaire pelotonné au bas de la montagne, tous deux baignés de vaguelettes et bordés de lanternes. Après un calcul savant, nous nous apercevons que le sanctuaire flottera de nouveau sur les eaux demain matin, notamment les bâtiments les plus enchâssés au fond de la baie comme la sobre scène de théâtre nô et le pont au gros dos arrondi où seuls passaient les envoyés de l’empereur. Bref, à toute heure du jour ou de la nuit, on ne s’en lasse pas : arrivés par temps couvert, on saisit les gros nuages à contre-plongée sous le torii ; le lendemain par beau temps, les derniers feux du couchant jouent à cache-cache avec les piliers.
Entre-temps, une escapade en haut du mont Misen parmi les singes et les daims nous laissera quelques courbatures aux mollets suite à une bonne descente de six cents mètres. Mais les bols de udon (nouilles blanches) servis par le papy souriant dans la cahute du sommet valaient la balade. Nous aimons beaucoup aussi le temple bouddhiste Daishô-in, un des seuls que nous ayons vus au Japon avec des moulins à prière, et qui décline sur tous les modes les sept dieux de la bonne fortune : on ne connaît de nom qu’Ebisu, le dieu pêcheur et ses poissons, mais on s’amuse à reconnaître aussi la dame au shamisen, le samurai et le vieillard au crâne allongé.
Libellés : Balades au Japon
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