Automne à Tokyo – Expats au Japon depuis 83 jours
Automne à Tokyo
Deux mois depuis mon dernier article ! Heureusement que Delphine m’a remplacé à la rédaction (même si cela a fait un peu mentir l’accroche du blog) ! Deux mois d’automne à Tokyo, frais et lumineux comme les thèmes de jazz « April in Paris » et « Autumn in New-York ». Si ce n’avait été le boulot si prenant, si surprenant, qu’il était doux le week-end de profiter de ce ciel incomparablement bleu et de ces feuilles d’érables du Japon rougeoyantes et roussissantes (photos prises au parc Korakuen)
Que d’occasions de « bloguer » également ! Mais, là, je vais me rattraper : après un dernier coup de collier professionnel qui a presque abouti hier à l’objectif que nous nous étions fixés (le diable ne niche dans le mot « presque », nous saurons à la rentrée ce qu’il cache), voici que s’annoncent bien plus détendues les deux premières semaines de l’hiver japonais. Les collègues européens s’octroient presque tous la trêve des confiseurs, tandis que les Japonais parsèment les jours fériés : demain, c’est l’anniversaire de l’Empereur, de ce fait lundi 24 est férié ; puis quatre (voire cinq) jours durant la « semaine dorée » autour du jour de l’An sont offerts par la plupart des sociétés.
Les fastidieuses démarches du déménagement, de l’installation et de l’immigration furent évidemment un bis repetita de l’installation en Corée, avec quelques variations nippones sur les intervalles de temps pour obtenir les papiers officiels et sur la quantité invraisemblable de sous-traitants qui interviennent et qui aiment envoyer des e-mails pour (un) rien : « Bien reçu votre e-mail, Philippe-san, nous y répondrons dès que possible » ; ou encore : « vous nous avez demandé un rendez-vous pour neuf heures, nous sommes d’accord, pouvez-vous confirmer que vous êtes toujours d’accord ? ».
Pour mieux comprendre ce qui m’a tenu éloigné du blog (une fois mises de côté les réunions téléphoniques quasi-quotidiennes, de préférence de 21 à 23 heures), muni de mon « Certificate of Eligibility », j’ai pu aller lors d’un déplacement à Paris changer le statut de mon visa en « résident », ce qui a déclenché la demande de mon « Alien Registration Card » à la mairie de l’arrondissement tokyoïte dont dépend mon domicile. Muni d’un certificat temporaire de demande d’Alien Card, j’ai pu aller ouvrir un compte en banque à la succursale de la Citibank d’Akasaka (la seule qui n’exige pas l’Alien Card définitive), demander une carte de retrait ET une carte de crédit (pour payer dans les magasins). Naturellement, Delphine et les enfants, en tant que famille accompagnante n’ont pas le même statut d’immigrants. Ils ont dû attendre mon Alien Card définitive pour à leur tour déclencher, vous avez bien suivi, 1- leur changement de statut sur leur visa, 2- leur propre Alien Card, etc. Qu’est qu’on se marre !
Une petite démarche supplémentaire au Japan Automobile Club pour faire traduire mon permis de conduire français, afin de pouvoir réserver une voiture de location pour nos très prochaines vacances dans le Kyushu (j’ai lu dans un livre qu’on dit peut-être « en Kyushu »), et hop ! nous voilà quasi-parés.
Euh… J’oubliais la déclaration à l’Ambassade de France, non obligatoire, mais bien utile en cas d’attaque nucléaire nord-coréenne ou plus sérieusement de séisme assassin.
Ce panorama n’aurait pas été fastidieusement complet sans un déménagement de mon bureau au sud du centre de Tokyo dans le quartier d’Osaki, qui a perturbé les maigres habitudes acquises lors de mes premières semaines à Roppongi-Itchomé. Désormais, je suis un pro de la ligne Yamanote qui fait le tour du centre-ville de Tokyo, telle la Circle Line de Londres ou les Grands Boulevards parisiens nantis des lignes 2 et 6. Il y aura beaucoup à dire sur les « mini centres-villes » qui se nichent autour de chacune des grandes stations de ce R.E.R. circulaire, ce sera l’occasion d’un prochain article. Mon trajet quotidien : départ d’Iidabashi sur la ligne Chuô à 8h25, transfert sur la ligne Yamanote à 8h35 à Yoyogi, puis Harajuku, Shibuya, Ebisu, Meguro, Gotanda et me voilà arrivé au bureau à Osaki à 8h55, un peu compressé, un peu froissé, mais content : quarante minutes porte-à-porte, c’est beaucoup moins que la moyenne de mes collègues japonais qui ne peuvent s’offrir le moindre appartement dans le centre d’une des villes les plus chères du monde.
Bref ! Rien de bien excitant pour un blog ! Mais une douce approche de la culture japonaise à travers les livres, les films et les restaurants va nourrir quelques prochains articles. A suivre : après un automne à Tokyo lumineux mais fastidieux, à nous les longues soirées d’hiver au coin du feu à savourer un manga, un Kurosawa ou un macaron de Monsieur Narisawa.
Libellés : Tokyo, Vie pratique
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