Jardins japonais et Geishas : semaine dorée dans le Kansai – Expats au Japon depuis 216 jours
Jardins japonais et Geishas : semaine dorée dans le Kansai
A nous le Shinkansen ! Le TGV local a la réputation (et les prix) d’une star. Il permet à la famille, augmentée pour la première fois des parents de Delphine, de rallier Kyoto en deux heures. Comme un bon vieux Paris-Lyon, quoi ! Cette année, plutôt que de rester à Kyoto, nous louons une voiture et nous échappons durant la semaine visiter la région du Kansai.
Cette semaine est surlignée en couleur dorée sur le calendrier japonais : c’est la fameuse « golden week » du printemps, celle qui réunit trois jours fériés en dix jours et permet donc aux « salary-men » de prendre quelque congé sans trop de remords. Voir Wikipedia pour la signification des fêtes de cette semaine : l’anniversaire de l’ancien empereur transformé en « jour vert », le jour de la constitution (1947) et le jour des enfants. Ce dernier était auparavant le jour des garçons qui faisait pendant au jour des filles dont nous avons parlé en mars. Les familles installent sur des autels de très beaux et très chers atours de samouraïs en l’honneur de leurs rejetons mâles, et laissent flotter au vent des bannières en forme de carpes « koi ».
A nous Nara et Koya-san ! Nous visitons de magnifiques jardins japonais, nous préférons d’ailleurs le Koshikien au plus renommé Isuien. Les azalées et les glycines sont en fleurs, des touffes de violet et de fuchsia s’offrent au regard. Les daims de l’immense parc ont la faveur des enfants et les temples bouddhistes celle des adultes. Koya-san est une belle escapade d’une journée, un peu frisquette à 800 mètres d’altitude. Mais son immense cimetière sur une colline couverte de mousses et de petites statues en pierre vaut à lui seul le déplacement. On aurait voulu dormir dans un temple, mais on aurait sans doute eu froid ! Une exposition d’estampes d’Hokusai et d’Hiroshige clôt admirablement le chapitre : « le Mont Fuji par temps clair » dévoile ses pentes orangées et ses sapins vert sombre. Nous ratons « la grande vague au large de Kanagawa », qui arrive du Minnesota dans quelques semaines.
La splendide impression laissée il y a deux ans par quatre jours enchanteurs (http://notrecoree.blogspot.com/2006/06/very-important-moss-like-vip-jardins.html) n'est pas déçue. Nous découvrons d’autres sites, d’autres quartiers… après un pèlerinage indispensable au sanctuaire de Fushimi Inari. Ses milliers de torii orange ou rouge écarlate éparpillés dans la colline nous sidèrent toujours autant.
La visite du palais impérial était, elle, dispensable, mais la guide nous apprend que la couleur orange des sanctuaires shinto vient des Chinois (qu’ils ont depuis transformé en rouge) pour éloigner les démons de minuit (toute ressemblance avec une scie des années 80 ne serait que purement fortuite).
La visite du palais impérial était, elle, dispensable, mais la guide nous apprend que la couleur orange des sanctuaires shinto vient des Chinois (qu’ils ont depuis transformé en rouge) pour éloigner les démons de minuit (toute ressemblance avec une scie des années 80 ne serait que purement fortuite).
Nous aimons nous promener dans le quartier de Pontocho, sa rue étroite et son canal sur lequel se penchent quelques restaurants et boutiques. On y revient le lendemain pour assister au nouveau spectacle de printemps des geishas de Kyoto, dans le théâtre historique de Pontocho, jadis lieu des plaisirs interdits tandis que Gion accueillait les établissements de geishas. Nous ne sommes que peu de touristes parmi les trois cents spectateurs, c’est dire l’attachement encore très vivace des Japonais pour l’art de leurs geishas. Le spectacle est agréable et pas trop long ; un orchestre de femmes joue et chante sur le côté gauche, pendant que danses et saynètes s’enchaînent sur scène. Nous sommes enchantés de croiser des geishas spectatrices qui viennent applaudir leurs amies lors de ce premier jour de représentations. Kyoto est très fière d’abriter de nouveau plus de cent
« maikos », geishas stagiaires, ce qui va sans doute ralentir un peu le lent déclin de cette forme d’art unique au monde.
Nous finissons la semaine par un crochet à Himeji pour visiter le très beau château féodal tout de blanc vêtu, et grimper ses sept étages d’escaliers bien raides. Peu importe qu’il soit quasi-vide, son architecture à elle seule vaut le coup d’œil. Nous faisons goûter aux parents de Delphine les plaisirs d’un vrai hôtel traditionnel japonais : les futons déroulés sur les tatamis pour la nuit, les onsens intérieur et extérieur dans lesquels on trempe en tenue d’Adam, le repas pantagruélique où se mélangent saveurs et textures méconnues. Ils rentrent fatigués mais heureux en Normandie, la tête pleine d’expériences nouvelles après une semaine à Tokyo et une autre dans le Kansai.
Libellés : Balades au Japon, Culture et traditions
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